Formatrice, Laval
L’équipe d’AFTEC Formation Professionnelle à Laval a rencontré Nelly Drillaud, qui a réalisé une VAE pour valider le titre de Bachelor Banque et Assurance, et Angélique Rouzière, qui l’a accompagnée dans cette démarche.
Découvrez ce regard croisé sur l’expérience et la mise en œuvre d’une VAE.
Pouvez-vous vous présenter ?
Nelly Drillaud : Je m'appelle Nelly Drillaud, j'ai 49 ans et je suis maman de trois enfants. J'ai travaillé pendant 29 ans au Crédit Agricole, et l’année dernière, j'ai quitté ce poste pour devenir formatrice au sein d’une école de commerce à Laval, auprès d’étudiants de niveau bac+3.
Pour enseigner à ce niveau, il était nécessaire que je dispose moi-même d’un diplôme équivalent. J’ai donc décidé de me lancer dans une VAE (Validation des Acquis de l’Expérience).
J’étais déjà titulaire d’un BTS Action commerciale.
Aujourd’hui, je forme des étudiants en Bachelor Banque et Assurance sur les modules Assurance, Relation clients, Prévention des risques et Politique Commerciale. Les Bachelors Commerce, Marketing et Négociation et les Bachelors Logistique et Transport, sur les bases de la comptabilité : bilan, compte de résultat et tableaux de bord.
J’interviens également auprès des étudiants de première année dans le cadre d’un séminaire découverte banque et assurance, ainsi que sur les codes professionnels et la recherche de stage.
Angélique Rouzière : Je suis Angélique Rouzière, j’ai 41 ans. Mon parcours est principalement orienté vers les ressources humaines. Il y a quatre ans, j’ai fait une pause dans mes fonctions RH en entreprise, que j’ai reprises depuis un an. Je me suis spécialisée dans l’accompagnement des transitions professionnelles, notamment à travers les bilans de compétences.
Je suis également tutrice pédagogique pour des classes de licence RH, que j’accompagne dans la rédaction méthodologique de leur rapport.
Je me suis surtout spécialisée dans l’accompagnement à la VAE pour les diplômes tertiaires de niveau bac+3.
Quel diplôme avez-vous validé grâce à la VAE ?
Nelly Drillaud : J’ai validé le diplôme de Bachelor Banque et Assurance.
Quelles ont été les différentes étapes de la VAE ?
Nelly Drillaud : J’ai commencé par le livret 1, qui permet d’évaluer la recevabilité de la demande de VAE, en identifiant les compétences et connaissances nécessaires à la validation du titre.
J’ai entamé cette étape alors que j’étais encore en poste, ce qui a rendu la démarche particulièrement intense.
La VAE est chronophage, je recommande donc de s’y consacrer par journées ou demi-journées entières. Pendant que je travaillais, je n’avançais pas rapidement par manque de temps.
J’ai ensuite obtenu la recevabilité du livret 1.
Quel est le contenu d’une VAE ?
Nelly Drillaud : La VAE repose sur des situations professionnelles concrètes.
La première partie portait sur le développement de mon portefeuille client et la prospection.
La deuxième traitait du développement de ce portefeuille : crédit immobilier, habitat, consommation, fiscalité, conseil aux clients… J’y apportais mon expertise de terrain, en décrivant et analysant des entretiens clients, les solutions proposées et mises en œuvre, ainsi que les résultats obtenus.
La troisième partie portait sur la gestion des risques.
La VAE ne se fait pas seule. L’accompagnateur est essentiel pour la structuration des idées et la rédaction. Mais le candidat doit faire preuve d’autodiscipline, rester concentré et motivé, et bien répondre aux attendus du référentiel de la certification.
Il faut bien sélectionner les situations professionnelles les plus pertinentes, certaines pouvant couvrir plusieurs blocs de compétences.
Le dossier final, annexes comprises, faisait environ 100 pages.
Quel a été l’accompagnement mis en place ?
Nelly Drillaud : L’accompagnement s’est fait principalement en visioconférence. Étonnamment, nous ne nous sommes rencontrées physiquement qu’à la fin du processus. Le format visio a bien fonctionné, notamment grâce au partage d’écran.
J’envoyais mes contenus à Angélique, qui les relisait, les corrigeait et s’assurait qu’ils répondaient aux attendus.
Nous faisions le point environ tous les quinze jours. Ces rendez-vous réguliers permettaient de suivre l’avancement, de maintenir la motivation, de structurer et d’organiser le travail.
La VAE est un travail dense et complexe, qui exige un niveau de détail élevé.
Angélique Rouzière : Ces échanges réguliers nous permettaient de fixer un rythme et des étapes claires. Nelly a toujours respecté les échéances, ce qui a rendu les points de suivi efficaces.
Nelly Drillaud : Ces visios m’obligeaient à avancer. Elles m’aidaient à garder un rythme.
Au début, je ne partais pas dans la bonne direction. Les échanges avec Angélique m’ont recentrée sur les attendus : il fallait vraiment analyser des cas concrets, justifier les solutions apportées, et ne pas se contenter de descriptions.
Angélique Rouzière : La VAE ne consiste pas simplement à relater des situations. Il faut expliciter les solutions mises en œuvre, les acteurs mobilisés, les outils utilisés. Il faut un vrai niveau d’analyse et de recul, en décrivant chaque étape et en justifiant ses choix.
C’est un exercice formateur : on prend conscience des outils que l’on utilise depuis longtemps sans forcément les avoir identifiés. Cela enrichit la méthodologie et la connaissance de ses propres pratiques.
Nelly Drillaud : L’analyse de mes outils m’a aussi aidée à construire mes cours. Ce qui m’a aussi pris du temps est la mise en page, la structuration et la rédaction.
Quelle est la durée d’une VAE ?
Nelly Drillaud : Entre le moment de mon inscription et le passage devant le jury, il s’est écoulé environ un an. Le livret 1, lui, a été fait avant même mon inscription officielle.
Comment se déroule l’oral ?
Nelly Drillaud : Une fois les deux livrets déposés, j’ai soutenu ma VAE devant un jury, en visioconférence.
L’épreuve dure 30 minutes, sans interruption, suivies de 20 minutes de questions. Le jury, composé de quatre personnes issues du secteur bancaire et de l’organisme certificateur, commence par se présenter, puis me donne la parole.
Les questions portent ensuite sur des sujets techniques et réglementaires : l’inflation et son impact sur les taux, les propositions de crédits immobiliers, le rôle du marketing, le Haut Conseil de stabilité financière, etc.
Après les questions, le candidat se retire pour laisser place à la délibération. Les résultats sont communiqués immédiatement, sans commentaire.
Le jury peut attribuer une validation totale ou partielle. En cas de validation partielle, le candidat doit retravailler les blocs manquants.
Un mot pour la fin ?
Nelly Drillaud : Je tiens à remercier sincèrement Angélique. Sans elle, je n’aurais jamais réussi. Son expertise a été précieuse. Les rendez-vous en visio étaient simples à organiser. Je savais que je pouvais compter sur elle.
Angélique, accompagnez-vous tous types de VAE ?
Angélique Rouzière : Principalement dans le domaine RH, qui est mon cœur de métier.
La VAE repose d’abord sur une méthodologie. Il faut adopter un regard naïf pour questionner les compétences, car ce qui nous semble acquis ne l’est pas forcément pour les autres.
La VAE est un engagement exigeant, mais extrêmement valorisant. Elle permet de prendre confiance et de valoriser ses compétences.
Notre rôle, en tant qu’accompagnateurs, est d’apporter structure, méthodologie, et de maintenir l’engagement.
Vous souhaitez réaliser une VAE ? AFTEC Formation Professionnelle vous accompagne.