Formatrice, Laval
Dans le cadre de la formation professionnelle continue au centre AFTEC Formation Professionnelle, nous avons rencontré Hélène Apchain, formatrice, afin de mieux comprendre son parcours ainsi que sa manière de concevoir et d’animer les formations. Cet échange met en lumière les enjeux de l’amélioration des écrits professionnels, ainsi que les méthodes pédagogiques utilisées pour accompagner les participants.
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Pouvez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Hélène Apchain. Je suis formatrice. J’interviens principalement en formation initiale, auprès d’un public jeune de niveau BTS. Cette année, j’ai eu l’opportunité d’animer des formations continues pour des entreprises.
Quelles formations animez-vous ?
J’anime actuellement une formation sur l’amélioration des écrits professionnels, destiné aux mandataires judiciaires.
Comment avez-vous construit cette formation ?
J’ai d’abord vérifié s’il existait déjà un support dans le réseau, puis j’ai échangé avec l’entreprise pour bien comprendre leurs besoins. En fonction de ces échanges, j’ai conçu le support pédagogique. Comme il s’agissait d’un groupe d’une dizaine de personnes, j’ai privilégié une approche collective : rappel des règles générales d’écriture, exercices pratiques, corrections et échanges sur leurs difficultés.
Quels types d’exercices avez-vous proposé ?
Des exercices sur les règles d’orthographe, sur l’enrichissement du vocabulaire et sur l’adaptation du niveau de langage. L’objectif était de passer d’un langage courant à un langage plus professionnel, en tenant compte du destinataire. On a aussi travaillé sur la différence d’écriture entre un mail et un courrier.
Les mandataires judiciaires écrivent à des interlocuteurs variés : administrations, banquiers, juges… La formation se concentrait surtout sur les écrits destinés aux juges. La prochaine étape sera de travailler sur des écrits à dimension plus juridique, structurés et argumentés, pour les rendre plus percutants.
Quels sont les enjeux d’avoir de bons écrits professionnels ?
C’est essentiel pour la performance, mais aussi pour aider le juge à prendre ses décisions rapidement. Les documents doivent être clairs, synthétiques et précis. Le juge ne connaît pas toujours la situation de la personne, donc il faut lui donner une vision complète, factuelle et objective, sans tomber dans la qualification juridique qui reste de son ressort.
Est-ce que les participants pouvaient venir avec leurs propres écrits ?
Pour la préparation de leur première séance, ils ne sont pas venus avec leurs propres écrits. Mais pour les suivantes, je leur ai demandé de me transmettre un document type sur lequel ils avaient rencontré des difficultés. Comme il s’agit de documents confidentiels, j’ai rappelé l’importance du secret professionnel et proposé, si besoin, une déclaration de confidentialité.
Combien de temps dure la formation ?
Deux jours au total : une journée complète et deux demi-journées.
Que faites-vous concrètement lors de ces journées ?
La première journée était consacrée à des exercices de présentation et d’écriture, à l’analyse du style et du vocabulaire selon les situations (santé, finances, etc.). J’ai ensuite travaillé individuellement avec chacun pour identifier les difficultés, corriger les fautes, éliminer les redites et revoir les règles de grammaire. On a aussi étudié des modèles de lettres administratives pour s’inspirer de leur structure et de leur ton.
Les prochaines séances porteront sur les écrits longs : élaboration de plans, organisation des arguments, choix entre un plan chronologique ou dialectique selon la situation, et prise de notes efficace.
Quels sont les pièges les plus fréquents ?
Ne pas maîtriser les règles de base, bien sûr, mais aussi manquer de variété dans le vocabulaire. Beaucoup utilisent toujours les mêmes verbes (“dire”, “faire”…). On travaille donc à enrichir leur lexique. Autre point : la prudence dans les e-mails, qui peuvent être versés dans un dossier judiciaire. Il faut donc bien réfléchir à ce qu’on écrit.
Avez-vous des conseils pour qu’ils retiennent les acquis de la formation ?
Je leur fournis des supports partagés sur la plateforme de formation. Je leur conseille aussi de créer des modèles de mails types pour les demandes récurrentes — cela leur fera gagner du temps et leur permettra de se concentrer sur les écrits importants comme les rapports au juge.
Avez-vous un mot pour la fin ?
Je trouve très positif que l'AFTEC Formation Professionnelle développe des actions de formation continue sur le territoire, pas seulement jusqu’au master. C’est important que les institutions et entreprises sachent qu’elles peuvent faire appel à elle pour ce type de prestations.
Cet entretien met en lumière l’importance des écrits professionnels dans le cadre judiciaire et les enjeux de clarté et de précision qui y sont liés. Grâce à des approches pédagogiques adaptées, Hélène APCHAIN illustre comment la formation continue peut répondre aux besoins spécifiques des professionnels tout en valorisant les compétences de chacun. Cette expérience témoigne de l’importance du développement de la formation continue dans les institutions, afin de renforcer l’efficacité et la qualité des pratiques professionnelles.
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